L’ Eurovision ou les moments cultes de la chanson européenne

Quel jeune adulte n’a pas esquissé un sourire en coin (ou en tout cas vu ses parents l’esquisser) à l’annonce du concours Eurovision de la chanson, plus communément appelé Eurovision.
Ce concours, créé au milieu des années 50, en pleine guerre froide, sur le modèle du festival de San Remo, avec pour mission de renforcer les liens entre les différents pays européens, a bien évolué ou dérivé, c’est selon. Certes, pour les détails historiques, je vous renvoie bien évidemment vers cette merveilleuse encyclopédie en ligne qu’est Wikipedia.
Concentrons-nous plutôt sur les joies, les peines, les incompréhensions, patiemment expliquées par vos parents lorsque nous ne comprenions pas certaines subtilités du concours.
Tout d’abord, les joies ou plutôt la joie, un soir de mai 1986 à Bergen en Norvège, d’entendre beaucoup de « Belgium twelve points » et de demander à sa maman si Sandra Kim va gagner, si cette petite fille d’immigrés italiens de la banlieue liégeoise, qui n’avait pas encore 14 ans et ne pouvait théoriquement pas encore participé au concours, grâce à sa chanson désormais cultissime - googlez « J’aime la Vie » - va définitivement accomplir son rêve le plus fou, à savoir… faire des pubs pour une marque de saucisses et chanter dans des kermesses en Flandre. Certes, je persifle mais voilà malheureusement ce qui est arrivé à la charmante Sandra, dont tout le monde louait la voix, suite à sa superbe victoire lors de l’Eurovision 1986.
Avec les années, vous prenez du recul et vous dites, que l’Eurovision n’est pas que poudre aux yeux et a permis à certains gagnants de lancer voire conforter leurs carrières. Nous pensons bien-sûr à France Gall, Céline Dion et ABBA bien-sûr. Mais au fait, quels sont les pays qui ont profité des victoires des interprètes respectives de « Poupée de Cire, Poupée de Son » et de « Ne partez pas sans moi », la France et le Canada me direz-vous. Détrompez-vous, c’est bien le Luxembourg que représentait France Gall et pour Céline, c’était… la Suisse bien-sûr. Allez, les drapeaux ont les mêmes couleurs donc c’est bon.
Et puis il y a ceux qui, gagnants ou non, ont laissé des souvenirs plus ou moins cocasses. Que dire du groupe belge Telex qui, emmené par un Marc Moulin survolté, entonnait le titre « Eurovision », aussi positif qu’ironique et termina bon dernier en 1980. Mais aussi notre Plastic Bertrand national, qui humilia la pays qu’il représentait, à savoir, une fois encore le Luxembourg, en interprétant « Astérix est là », tiré de la bande originale du dessin animé « Astérix et la surprise de César ».
Vous me direz, chez lecteur, que tout cela était bon enfant, je vous l’accorde bien volontiers. Malheureusement des apparitions plus récentes, telles que Lordi, groupe de heavy metal finlandais dont les membres étaient déguisés en monstres, et Conchita Wurst, transsexuel autrichien portant la moustache suite à la polémique qui avait entouré l’apparition d’un autre transsexuel une quinzaine d’années plutôt (Dana International pour Israël), ont alimenté les polémiques que celles-ci soient historiques, politiques, sociales voire géographiques. Mais ces aspects feront l’objet d’un autre article.